Le chiffre ne cesse de croître mais, à l’heure actuelle, on estime que 20% des agriculteurs français vendent tout ou partie de leur production en circuit court. “Seulement 20%” serait-on tenté d’ajouter. Nul ne sait quelle place tient le distributeur automatique alimentaire dans ce dispositif. Mais une chose est sûre, il est lui aussi appelé à augmenter !
Le circuit court est plus respectueux de l’environnement. On le sait depuis longtemps.
Le circuit court réduit le gaspillage en redonnant, par exemple, leur chance aux “légumes moches” boudés par la grande distribution. C’est incontestable. Enfin, le circuit court ramène la confiance perdue entre producteur et consommateur. On apprécie..
Avantages et inconvénients
Reste à savoir ce que l’on entend par “circuit court”. En premier lieu, il y a le marché bien sûr, si vivant et coloré qu’on en oublierait presque qu’il est le plus ancien. Ensuite, il y a la vente à la ferme (ou sur le lieu de production). Un concept apprécié mais qui génère beaucoup de contraintes. Cette solution nécessite en effet d’aménager un lieu de vente, de l’équiper et le mettre en conformité avec les règles sanitaires extrêmement strictes dans le domaine alimentaire. Enfin; il faut mettre une personne pour accueillir les clients et répondre à leurs questions. Au final, tout mis bout à bout, l’investissement n’est pas anodin.
Autre piste possible, la coopérative. Dans sa version la plus aboutie, cela se traduit par des magasins souvent très bien agencés, en centre-ville ou dans les zones commerciales de périphérie, qui proposent les produits d’un vaste éventail de producteurs locaux (fruits, légumes mais aussi fromages, viande, charcuterie, poissons, épicerie…). Le système apporte une manne appréciable aux producteurs de chaque région… à condition d’avoir une grande ville et une enseigne de ce type à proximité immédiate. On pourrait également citer les AMAP –Associations pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne- qui, depuis leur naissance en 2001, voient leurs paniers bio connaître un engouement extraordinaire. Mais le système présente un certain nombre de contraintes (aller chercher son panier, avoir des contenus imposés et des quantités parfois aléatoires…) qui, au-delà de l’aspect militant et du phénomène de mode, pourraient ralentir leur développement.
Le modèle japonais
Enfin, il y a les distributeurs automatiques alimentaires, Des machines et une technologie qui ont fait leurs preuves depuis plusieurs décennies déjà. Mais surtout, des appareils aujourd’hui dotés d’innovations incroyables (températures différenciées d’une case à l’autre, machines contrôlables à distance…) qui ouvrent un champ d’utilisation immense aux producteurs. Et répondent de manière optimale aux désirs du consommateur moderne, qui veut faire ses courses à n’importe quelle heure du jour et de la nuit. La seule contrainte véritable est de bien choisir l’endroit où sera installé le distributeur et d’en assurer le réapprovisionnement régulier. De tels équipements sont encore sous utilisés en France, comparé au Japon où, toutes catégories confondues, on compte un distributeur automatique pour 23 habitants avec un chiffre d’affaires estimé à 60 milliards de dollars ! Autre source d’inspiration : au pays du soleil levant, la moitié des ventes de produits alimentaires s’effectue en circuit court, loin devant la France où le chiffre oscille entre 7 et 15%.